Biodiversité

Les espèces incommodantes et invasives

CapAtlantique la Baule-Guérande Agglo s'est dotée d'une compétence statutaire singulière pour une communauté d'agglomération : "lutte contre les espèces dommageables à la communauté".

Les espèces dommageables sont, du point de vue de CapAtlantique La Baule-Guérande Agglo, de deux types :

  • les espèces incommodantes,
  • les espèces invasives, appelées aussi Espèces Exotiques Envahissantes (EEE).

Les espèces incommodantes

    On appelle "espèces incommodantes" des espèces locales (indigènes) qui créent des nuisances pour l'homme : gênes, maladies, allergies, etc.

    Dans ce cadre, CapAtlantique la Baule-Guérande Agglo participe aujourd'hui financièrement à la régulation des populations de certaines espèces de moustiques. Sur le territoire, d'autres structures interviennent sur certaines espèces également objet d'une régulation. Le réseau Polleniz (FREDON-FDGDON Pays de la Loire)veille, par exemple, à contrôler le développement des chenilles urticantes telle que la chenille processionnaire du pin.

    Sur le territoire de CapAtlantique La Baule-Guérande Agglo, les départements de Loire-Atlantique et du Morbihan financent l'action de l'EID avec le co-financement de la communauté d’agglomération (130 000 €/an). Une équipe de l'EID est ainsi basée à l'année à Guérande. Il intervient uniquement sur les moustiques au stade larvaire dans les marais en friche de Guérande et du Mès, ainsi que de Pénestin et Camoël.

    Parallèlement à un traitement anti-larvaire ponctuel et sélectif avec un biocide d’origine naturel, l’EID Atlantique a mis au point une méthode dite de lutte physique. Il s'agit d'une gestion de l’eau à niveau constant dans les bassins susceptibles d'être des gîtes larvaires.

    Le moustique tigre

    Le "moustique tigre" (Aedes albopictus) est originaire d’Asie du Sud-Est. Il a été introduit sur le territoire européen par l’intermédiaire de navires en provenance d’Asie. En France, les premières larves et adultes d’Aedes albopictus ont été observés sur des plates-formes de stockage de pneumatiques, en Normandie, en 1999.

    Le suivi de cette espèce est géré par les Agences Régionales de santé (ARS) : pour plus d’information, consulter leurs sites internet pour savoir le reconnaître, signaler sa présence et la démarche à suivre :

     

    Les chenilles processionnaires (du pin ou du chêne) ou du Bombyx cul-brun sont urticantes (leurs poils contiennent une protéine qui leur confère cette particularité).

    L’exposition aux poils de chenilles intervient lors de la manipulation des nids mais aussi dans les zones situées à proximité des arbres infestés, les poils très légers étant emportés par le vent. Le simple contact avec ces poils peut provoquer quatre types d’atteinte :

    • Cutanée (irritations, prurit),
    • oculaire (pouvant provoquer une conjonctivite),
    • respiratoire,
    • allergique.

    La survenue de réactions allergiques, rare mais grave, est susceptible de se produire notamment en cas de manipulation des nids.

    La lutte contre ces chenilles est organisée par les communes et effectuée par Polleniz. Cap Atlantique ne participe pas à la lutte contre cette espèce.

    La destruction par tir de nids de chenilles est strictement interdite. Cette pratique doit être prohibée car, outre les problèmes de sécurité publique et les dégâts occasionnés aux arbres, elle entraîne une dissémination des poils urticants dans l’air.

      Les Espèces Exotiques Envahissantes (EEE)

      Une Espèce Exotique Envahissante est, selon l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), une espèce exotique (non indigène) dont l’introduction par l’homme, volontaire ou fortuite, l’implantation et la propagation menacent les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes, avec des conséquences écologiques, économiques ou sanitaires négatives.

      Les espèces invasives sont ainsi considérées comme la seconde cause de disparition de la biodiversité, après la destruction des habitats des espèces.

      CapAtlantique La Baule-Guérande Agglo participe techniquement et / ou financièrement à des opérations de lutte contre certaines espèces invasives, qu'elles soient végétales ou animales.

      Des végétaux invasifs

      Une reproduction et dissémination très efficaces,les faibles pressions des prédateurs et l’absence de concurrents leur permettent de dominer les espèces végétales indigènes. Dotées d’une forte capacité d’adaptation aux milieux, elles sont, de plus, particulièrement difficiles à éliminer.

      Quelques espèces :

      Le baccharis est une espèce qui a longtemps été plantée en bord de mer pour former des haies résistant au vent et aux embruns. Ses capacités de dispersion (reproduction par le vent) lui ont permis de se développer de façon très importante sur la Presqu’île de Guérande. On la rencontre de manière privilégiée sur les talus de marais salants (d’autant plus lorsqu’ils sont en friche), la côte sauvage et plus généralement les friches en bord de mer. 

      Depuis le 14 février 2018, le caractère invasif de cette espèce et les nuisances qu’elle provoque sont désormais reconnues par la loi puisqu’elle a fait l’objet d’un arrêté ministériel. Ce texte prévoit l’interdiction de détention de spécimens mais également leur introduction dans le milieu naturel. Cela implique donc une obligation, pour les propriétaires de parcelles colonisées par le baccharis, de prendre des mesures afin d’empêcher leur fructification voire les éradiquer.

      La colonisation de la dune de la falaise à Batz-sur-Mer montre un exemple de la perte de biodiversité par une plante invasive.

      Les fourrés de baccharis se développaient sur ce site au sein de dépressions plus ou moins humides. Le conservatoire botanique national de Brest a conduit un diagnostic floristique en septembre 2005 préalablement à une intervention de Cap Atlantique visant à limiter cette invasion. Les zones fortement colonisées par le baccharis comportaient 5 fois moins d’espèces végétales que les zones non colonisées !

      Après suppression du baccharis (interventions successives pendant plusieurs années), on note une augmentation de la diversité végétale par le retour de 60 nouvelles espèces sur les espaces ainsi libérés.

      CapAtlantique La Baule-Guérande Agglo intervient depuis plus de 20 ans en menant des actions de lutte contre cette espèce. La communauté d’agglomération consacre annuellement environ 25 000 € à lutter contre cette espèce, en priorité pour des enjeux de biodiversité.

        La Jussie est une plante aquatique originaire d’Amérique du Sud. Elle a été introduite en France au 19e siècle. On l’appréciait comme ornement des bassins dans les jardins.

        La Jussie est une plante envahissante, comme le Myriophylle du Brésil. Son développement effréné pose des problèmes graves. Elle couvre la surface de l’eau et empêche la lumière d’atteindre les autres plantes aquatiques. Peu à peu, elles disparaissent et, avec elles, la diversité biologique animale.

        Des animaux invasifs

        Quelques espèces :

        Le ragondin est originaire d'Amérique du Sud. Il a été introduit en France pour l'intérêt que présentait sa peau dès 1882 (Indre et Loire) et de nombreux élevages ont vu le jour entre cette date et 1914. La crise de 1929 engendra la disparition de l'essentiel de ces élevages, la libération de nombreux sujets avec l'introduction volontaire de certains d'entre eux dans la nature.

        Le ragondin a divers impacts :

        • Ecologiques : consommation des roselières, des arbres de la rispisylve, dégradation des berges des cours d'eau et colmatage du lit des rivières, perturbation des régimes hydrauliques, …,
        • Economiques : atteinte aux cultures, mise en péril des ouvrages d'art ou encore nuisances à l'étanchéité des bassins de lagunages,
        • Sanitaires : vecteur de différentes maladies pathogènes (douve du foie, Leptospires, Ténias).

        Vous avez observé des ragondins sur votre propriété ?

        Contactez Polleniz au 02.40.36.83.03 ou via www.polleniz.fr.

        Cette structure anime le réseau de piégeurs bénévoles sur l’ensemble des communes du territoire de CapAtlantique La Baule-Guérande Agglo.

        L’organisation et la mise en œuvre de cette lutte relève, pour le Morbihan, de la Fédération Morbihannaise de Défense contre les Ennemis des Cultures (FEMODEC) et pour la Loire-Atlantique, de la Fédération Départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles (FDGDON), deux structures privées ayant des missions de service public sous la responsabilité du Ministère de l’Agriculture.

        Cap Atlantique est signataire d'une convention avec ces deux structures depuis 2007 pour financer, à hauteur :

        • Des suivis de densité de populations de ragondins,
        • l'intervention de techniciens dans le cadre de luttes intensives sur des secteurs fortement colonisés,
        • la mise en place d’un programme de lutte coordonnée contre les rongeurs aquatiques avec les piégeurs bénévoles des communes (mise à disposition de cages-pièges, primes à la capture).

        Originaire de Chine, le frelon asiatique (Vespa Velutina) est un insecte de l’ordre des hyménoptères.

        Introduit en France en 2005, le frelon asiatique est observé dans le territoire de Cap Atlantique depuis 2011. Plus petit que son homologue européen, l’illustration ci-contre permet de différencier le frelon asiatique de celui-ci (source : Polleniz). 

        L’espèce qui présente un large spectre d’habitats (zone urbaine et rurale) s’est parfaitement acclimatée en France. Le frelon asiatique installe ses nids plus particulièrement dans les arbres ou sous des abris aérés (cabanons, hangars, …) et pour plus de la moitié à une hauteur comprise entre 0 et 5 m (source : Polleniz). 

        D’un point de vue biologique, les premiers nids (5 cm de diamètre) se forment courant avril à la sortie d’hivernage des reines. C’est dans ce nid que la fondatrice débutera sa ponte. La colonie peut ensuite décider de rester dans ce nid ou de se déplacer pour en construire un plus grand. D’avril à juillet, la colonie se développe pour ensuite atteindre sa taille maximale entre juillet et octobre. À partir de mi-décembre, à la suite du départ des futures reines, les nids se vident et se dégradent sous l’action des intempéries. 

        Le frelon asiatique a divers impacts : 

        • Santé : le frelon asiatique n’est pas plus agressif que l'espèce européenne et son venin n’est pas plus toxique. Mais si la colonie se sent menacée, elle peut riposter par une attaque collective ;
        • Apiculture : prédation sur les ruchers, diminution de la production et difficultés pour une colonie à constituer ses réserves.

         Vous avez observé des frelons asiatiques sur votre propriété ?

        L'agglomération a approuvé depuis  2015 la mise en place d’un partenariat avec Polleniz pour mettre en œuvre un programme de lutte du frelon asiatique sur le territoire de CapAtlantique La Baule-Guérande Agglo

        Si vous observé un nid de frelon asiatique, la démarche à suivre est la suivante 

        • Contactez votre mairie pour l’informer de la découverte du nid (communiquez la localisation précise (adresse) et vos coordonnées) ;
        • Un référent communal viendra authentifier le nid et recueillir les informations nécessaires (hauteur, support, accessibilité,…) à son enlèvement. Ces données seront transmises à Polleniz.
        • Une entreprise spécialisée interviendra sur demande de Polleniz dans les meilleurs délais pour procéder à la destruction. L’intervention vous sera facturée 55 € quel que soit le montant de cette dernière (de 70 € à plus de 1 000 € en fonction de la situation et de la hauteur du nid) ; le reste sera facturé à CapAtlantique La Baule-Guérande Agglo.

        D’un point de vue biologique, à partir de la mi-novembre, les populations de frelons asiatiques à l’intérieur des nids commencent à décliner. Ceci s’explique par le départ des futures reines pour se faire féconder, la mort de la vieille reine et progressivement celle des ouvrières. De plus, avec les conditions météorologiques de l’automne/hiver, les nids se dégradent naturellement sous l’action des intempéries.

         

        La régulation des moustiques

        Les actions de régulation des populations de moustiques sont conduites au sein de  l’Agglo par 5 agents de la collectivité toute l’année et d’un saisonnier de juin à septembre. Sur le territoire de CapAtlantique La Baule-Guerande Agglo, ce sont les départements de Loire-Atlantique et du Morbihan qui financent l'action de régulation des moustiques.

        Le rôle du pôle de régulation des moustiques

        Le rôle est de maintenir la population de certaines espèces de moustiques (les plus vulnérant pour l’homme), à un seuil de présence supportable, pour les habitants de notre territoire. 14% de notre territoire étant en zone humide, le moustique peut proliférer et devenir un véritable nuisible pour nos habitants. Si vous pouvez vivre normalement et profiter des jardins et des espaces l’été, profiter d’un cadre de vie de bonne qualité, c’est parce que l’agglomération met en place une politique de régulation des moustiques active s’appuyant sur des autorisations préfectorales.

         Il faut distinguer chez les moustiques :

        • Ceux qui pondent sur l’eau et qu’on peut retrouver autour des habitations,
        • Ceux qui pondent sur les sols asséchés des marais.

         Toutes les zones propices aux pontes et/ou aux éclosions sont identifiées par les agents. Ils interviennent principalement sur les marais salants de Guérande et du Mès, les prairies salées de Pompas, le marais de Pont Mahé et les marais de Vilaine.